HARMONYMALIS

HARMONYMALIS

La Macrochelodina Rugosa

Macrochelodina rugosa (Ogilby, 1890)


Famille : Chelidae
Sous ordre : pleurodires

Introduction :
Comme presque toute tortue du groupe des Chelodina sp., la Macrochelodina rugosa possède un long cou qui a une longueur au moins égale à la longueur de sa carapace. On la trouve au nord de l'Australie et au sud de la Nouvelle Guinée.



Description :
Dossière, carapace : La carapace est aplatie, oblongue, striée et rugueuse (d'où le nom de rugosa pour cette espèce), elle est de couleur noire mais peut virer au beige foncé au fil des mues. Les écailles vertébrales sont longues et étroites. La carapace ne possède pas de partie mobile. A l'âge adulte, les Macrochelodina rugosa mesurent entre 20 et 30 cm de carapace en captivité, mais dans la nature les scientifiques ont déjà trouvé des spécimens adultes qui mesurent parfois jusqu'à 35 à 40 cm de carapace.






Plastron : La Macrochelodina rugosa possède une écaille ventrale intergulaire mais celle-ci ne sépare pas complètement les écailles gulaires, ni les écailles pectorales. Seules les écailles humérales sont disjointes par cette écaille intergulaire. Le plastron est plus clair que la carapace, il est de couleur jaune-beige avec parfois quelques petites taches marrons claires.




Tête : Elle est triangulaire, aplatie et le front est concave et il y a deux barbillons sous le menton.




Cou : Il est de longueur au moins égale à celle de la carapace.






Membres : les pattes sont palmées.


Dimorphisme sexuel : Les mâles ont une queue plus large et plus longue que celle les femelles. Le cloaque est situé bien à l'arrière.


La mue : La mue peut sembler impressionnante par les grands morceaux de peau qui se détachent du cou. Lors des mues la carapace peut prendre une couleur plus claire et les motifs étoilés sur les écailles des jeunes Macrochelodina rugosa ont tendance à disparaître.


Caractéristiques et répartition :



Les Macrochelodina rugosa à l'état sauvage se répartissent au nord de l'Australie et au Sud de la Nouvelle-Guinée. Elles vivent sous un climat tropical humide, voir équatorial avec une saison chaude et humide et une autre saison chaude et sèche.


Mode de vie :

Les Macrochelodina rugosa vivent dans les ruisseaux, les cours d'eau clairs lorsque le climat le permet. Lors de la saison sèche elles vivent dans la boue dans laquelle elles s'enfouissent pour échapper aux prédateurs. Elles sont carnivores et se nourrissent de petits invertébrés et de poissons.
Les Macrochelodina rugosa ont une particularité propre à cette espèce : elles pondent sous l'eau. En effet, les œufs de la Macrochelodina rugosa sont blancs et surtout imperméables, ils mesurent environ 3,6 cm x 2,6 cm.
Après la ponte, l'embryogénèse se bloque immédiatement. Les oeufs attendront sous l'eau et dans la boue, la saison sèche. Ce n'est que lorsque l'eau se sera évaporée que le développement de l'embryon reprendra.
Les œufs éclosent après une période de 90 à 180 jours.

En captivité, les paramètres d'incubation sont des températures comprises entre 28 et 30,5°C et une hygrométrie de 80%. A partir du moment où l'incubation a débuté, il ne faut absolument pas retourner les œufs sous peine de tuer l'embryon.


Protection :

La Macrochelodina rugosa possède différents prédateurs comme les porcs et les buffles qui peuvent piétiner les nids des tortues et les porcs pourraient manger les tortues juvéniles. De même, un batracien appelé Bufo marinus qui a été introduit par l'homme en 1935, concurrence les Macrochelodina rugosa sur leur propre territoire.
Enfin, un autre prédateur de taille pour ces tortues, les aborigènes qui mangent les Macrochelodina rugosa qui sont appréciées pour leur chair. La viande de ces tortues apporterait la force et elle aurait une action sur les maladies respiratoires d'après les dires des populations aborigènes.

Au nord de la terre d'Arnhem en Australie, se trouve des fermes encore appelées « ranching » qui reproduisent et élèvent des tortues locales dont les Macrochelodina rugosa car leur nombre dans la nature décroit fortement. Cependant ces fermes pratiquent également la vente de tortues aux populations locales, dans le but d'un rendement économique profitable pour l'entretien de ces fermes. Ceci est vu d'un mauvais œil par la SOPTOM car ces ventes permettent d'exporter ces tortues à l'étranger et crée ainsi un marché sur d'autres continents d'espèces rares qui ne sont pas forcément nées en captivité.

La Macrochelodina rugosa est sur la liste rouge des espèces « quasi menacées » par l'International Union for Conservation of Nature (IUCN). C'est-à dire qu'elle risque d'être menacée de disparition dans un avenir proche.
En France cette espèce n'est pas encore soumise à conditions de détention.


Maintenance :

Température de l'eau : 26°

Aquarium : Aquarium de grande dimensions, plus c'est grand mieux ça sera car les Macrochelodina rugosa sont des spécimens de grande taille. Attention aux décorations coupantes afin que les chelodina ne se blessent pas au niveau de leur cou.
Plage + plage de ponte pour les femelles adultes(ceci par précaution car les Macrochelodina rugosa pondent normalement dans l'eau).
Lampe UV B indice 8 + une lampe chauffante.
Il leur serait profitable d'avoir des cachettes sous des plantes par exemple car les Chelodina Rugosa sont des espèces craintives qui stressent très facilement.

Alimentation : ce sont des tortues carnivores à 90%, en captivité les spécimens mangent surtout du vivant et rarement des granulés. Les Macrochelodina rugosa apprécient également le pudding pour tortue.

Caractère : ce sont des tortues calmes mais en général assez stressées qui ne vont quasiment pas sur une île et qui aiment se cacher, contrairement au Chelodina Longicollis qui sont plus curieuses du monde qui les entoure. Il faut séparer les adultes en cas de morsures qui peuvent être surprenantes surtout au niveau du cou entre individus.

Conseils : il est préférable de se renseigner avant tout achat car les magasins ont souvent des spécimens nés in natura, c'est-à dire dans le milieu naturel. Il existe des éleveurs de Macrochelodina rugosa qui ne proposent que des spécimens nés en captivité avec parfois avec un suivi de la tortue sur une année.


Sources :
DEVAUX, Bernard, Aventures en terres aborigène. La tortue. Mars 2008, n°79. Disponible sur
Internet : http://www.arcat.ch/~ava//chelidae/devaux2008.pdf

FERRI, Vicenzo. Guides des tortues : 190 espèces du monde entier. Paris : Delachaux et Niestlé,
cop. 2000. (Les compagnons du naturaliste)

ROMPP, Oliver. Macrochelodina rugosa. Disponible sur Internet : http://www.chelodina.com/8.htm


Merci à Royal James pour les photos et Timoune pour leur aide



01/09/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour